REBIOS (Identifier et mobiliser les ressources biologiques du sol pour une agriculture plus durable)

La Martinique fait partie du « Hotspot de biodiversité » des iles de la Caraïbe. Cette diversité reste néanmoins mal connue particulièrement dans le sol. Le sol abrite pourtant un grand nombre d’espèces et le taux d’endémisme y est souvent plus important qu’en surface. Les organismes du sol présentent donc un intérêt patrimonial évident. De plus, ils peuvent jouer un rôle d’auxiliaire en fournissant divers services écosystémiques. Par exemple, les champignons mycorhiziens permettent aux plantes de mieux assimiler les éléments minéraux et leur confèrent également une meilleure tolérance aux pathogènes ainsi qu’aux stress environnementaux. Les rhizobia, bactéries symbiotiques fixatrices d’azote, permettent aux légumineuses (plantes de la famille des fabacées) de fixer l’azote atmosphérique. La macrofaune joue également un rôle important, par exemple, les vers de terre ont un effet bénéfique sur la structure du sol, ils permettent une meilleure infiltration de l’eau et améliorent le recyclage des nutriments. Ils peuvent également être utilisés pour produire du compost via la lombriculture. Malgré ce réel potentiel, ces ressources ont été peu étudiées en Martinique et il est parfois nécessaire d’avoir recours à l’importation (exemple : lombricompost, microorganismes du sol bénéfiques, plantes de services introduites, etc).

Date de début du projet : 01/01/2020

Date de fin du projet : 31/07/2023

Objectifs

Le projet REBIOS vise donc à améliorer les connaissances sur la biologie des sols de Martinique en se focalisant sur l’étude de trois composantes ayant un rôle potentiellement bénéfique sur la fertilité : les champignons mycorhiziens arbusculaires, les rhizobia, bactéries symbiotiques fixatrices d’azote et les vers de terre endémiques de la Martinique. En se focalisant sur ces trois éléments de la biologie des sols, ce projet a vocation à être transversal et à générer des connaissances scientifiques et techniques qui pourront être mobilisées sur l’ensemble des cultures que ce soit des grandes cultures d’exportation aussi bien que la petite agriculture destinée au marché local. Ce projet comprend deux objectifs principaux :

  1. Acquérir des connaissances sur les espèces natives (vers de terre et microorganismes symbiotique) de la Martinique. Mieux connaitre la distribution des espèces sur le territoire Martiniquais afin de localiser les ressources qui sont menacées et les ressources qui sont abondantes et qui pourraient être mobilisées. Effectuer une caractérisation fonctionnelle de ces organismes auxiliaires afin de mieux connaitre leur potentiel pour améliorer la fertilité des sols et de pouvoir sélectionner les espèces les plus performantes dans la faune native de l’ile sans avoir recourt à des organismes introduits.
  2. Intégrer ces connaissances nouvelles dans les itinéraires techniques des principales cultures de la Martinique. Des essais en conditions contrôlées et en plein champ seront réalisés afin de définir les modalités d’intégration de ces auxiliaires dans des itinéraires techniques en banane et en maraichage ; cela permettra un transfert de ces connaissances vers le secteur économique (agriculteur, pépiniériste, etc.).

Résultats attendus 

L’objectif général du projet est de promouvoir l’utilisation de nouvelles pratiques agricoles issues de la valorisation des ressources biologiques du sol. Ces pratiques se veulent transversales sur l’ensemble de l’agriculture Martiniquaise et se basent sur la valorisation des débris végétaux par lombricompostage et l’utilisation de plantes à fort potentiel symbiotique pour maximiser la fixation symbiotique et la mycorhization. Ces techniques seront détaillées lors d’une journée de restitution avec les différents partenaires ainsi qu’une journée ouverte au grand public visant à faire connaitre aux plus grand nombre les innovations mis en œuvre dans le cadre du projet

  • Guide de reconnaissance des principales espèces de vers de terre
  • Guide technique de la lombriculture en Martinique
  • Publication scientifique décrivant les espèces nouvelles de vers de terre
  • Caractérisation moléculaire et fonctionnelle des souches de rhizobia associées aux espèces de légumineuses herbacées et arborées locales
  • Constitution d'une collection de microorganismes symbiotiques d'origine autochtone (rhizobia et mycorhizes)
  • Sélection et mise au point de modes de multiplication d'espèces d'arbres autochtones à fort potentiel symbiotique en vue de leur introduction comme plantes de service au sein d'exploitations agroforestières
  • Définition d'itinéraires techniques intégrant l’utilisation de ces ressources biologiques
  • Mise à disposition pour les professionnels, de souches de vers de terre pouvant servir d’inoculum pour démarrer une activité de lombriculture.

Localisation 

MARTINIQUE

Financement

Partenaires